6 juillet 2025

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Déclaration préalable de la FSU 31 CSAD 5 juillet 2025

Déclaration préalable de la FSU 31 CSAD 4 Juillet 2025

Monsieur le Dasen,
Mesdames et messieurs,

A l’occasion de ce CSA d’ajustement pour préparer la rentrée 2025, qui ne corrigera pas bien sûr les grandes tendances de paupérisation de notre système éducatif, avec notamment un H/E des plus défavorables de France en Haute-Garonne, la FSU veut aussi très rapidement tirer un bilan de cette année éprouvante.

Dans un monde déréglé où le le fascisme repointe le bout de son nez un peu partout, où on laisse massacrer le peuple palestinien, où la folie des dirigeants de grands pays l’emporte de plus en plus, où le réarmement redevient un mantra, où les étrangers sont partout des ennemis, dans un pays gouverné par un premier ministre d’un autre temps à la mémoire vacillante sur Bétharram, comment notre éducation nationale va-t-elle sans sortir ? Dans le pays où on paie le moins bien les enseignants, où les classes sont parmi les plus surchargées de l’OCDE, où toutes les réformes se font contre la profession, où il est quasiment imposible de recruter de nouveaux enseignants et où les deux tiers des enseignants selon une enquête du SNES-FSU ont pensé à démissionner dans les deux dernières années, dans un contexte de cadeaux fiscaux au Capital et de volonté de réduction des dépenses publiques, il y a vraiment de quoi s’inquiéter. Par ailleurs, alors même qu’une fois de plus l’éducation nationale s’est retrouvée en difficulté et incapable de protéger ses personnels et les élèves pendant la phase de canicule, alors même qu’il faudrait tout remettre sur la table et investir face à la crise écologique, nous prenons tranquillement le chemin inverse de la résolution des problèmes... pourtant je vais vous annoncer un scoop : il fera chaud en Haute-Garonne aussi en septembre et/ou en juin 2026 mais aussi en 2027, 2028, 2029, 2030 et encore plus chaud en 2031, 2032 etc. Il est donc urgent de faire le point sur le plan chaleur du CD 31 lancé l’an dernier mais aussi de faire en sorte que l’éducation nationale prenne sa part pour créer des conditions de travail dignes de ce nom, entre autre pendant les examens, pour un avenir inéluctablement très chaud, notamment dans notre département du Sud.

Sans transition, nous voulions aussi rappeler que cette année a aussi été l’année du bilan du « choc des savoirs » et de la mise en place des groupes de niveaux ou de besoin. Et ce n’est plus la FSU qui le dit, c’est l’inspection générale avec la bénédiction de notre ministre : les groupes de niveau ou de besoin faits comme cela, ça ne tient pas la route. On parle, je cite « de dérive programmée des continents ». La volonté de notre Ministre de nuire à Monsieur Attal est certes un bon moteur mais il ne lui a pas fallu chercher longtemps pour trouver des arguments, elle n’avait que l’embarras du choix. RIP donc, il faudrait assumer et passer à autre chose. Nous déplorons en revanche que Monsieur Blanquer ne veuille pas être candidat à l’élection présidentielle ; cela aurait peut-être permis un bilan de ses Réformes par ses « amis ». Manifestement, les règlements de comptes entre amis sont plus efficaces que le dialogue social.

Par ailleurs, pour se rapprocher de notre département, dans ce contexte international et national qui a l’air de broyer notre système éducatif, la FSU a aussi constaté qu’il y avait eu une forte dégradation des relations hiérarchiques et humaines au coeur des établissements de la Haute-Garonne notamment entre les directions des établissements et les autres personnels. La Formation Spécialisée prend sa part mais là, c’est bien à la DSDEN de réagir et nous voyons poindre une dérive que nous tenons à signaler et à dénoncer. De manière plus importante que d’habitude selon nous, dans le cadre de ces conflits, il nous semble que la DSDEN ou le Recteur cèdent de plus en plus à la tentation d’éliminer les lanceurs d’alerte avec des sanctions déguisées plutôt que d’essayer de résoudre vraiment les problèmes. Finalement, pour des raisons diverses et variées, mutations dans l’intérêt du service, non-reconduction des contrats d’AED, déplacement des AESH semblent devenir les maîtres-mots, même dans des périodes de renouvellement du Recteur et du DASEN. Contrairement à ce que vous croyez, une immense majorité de nos collègues ont le sens de la hiérarchie. Mais ils pensent aussi que la raison doit gouverner et pas l’autoritarisme. Le choc entre l’irresponsabilité de certaines directions des établissements et le respect a priori de la hiérarchie, en confrontant la raison à la réalité, créent des situations de souffrances réelles trop nombreuses sur lesquelles vous avez le pouvoir et le devoir d’agir. La FSU vous avait alerté en audience sur de nombreux établissements où la situation était explosive et la liste s’allonge de semaine en semaine. Il est urgent d’agir car il n’est pas normal que des dizaines ou même des centaines de collègues se rendent véritablement malades à cause de cela. Surtout, ce n’est dans l’intérêt de personne.
Un autre détail nuit aussi au règlement des problèmes de ce genre qui s’accumulent, c’est le turn-over des Dasen et Dasen adjoints. Là, par exemple, on risque de repartir à zéro avec une nouvelle équipe départementale à qui on ne pourra pas imputer les errements passés, jusqu’à qu’eux mêmes partent d’ici un an ou deux et ainsi de suite. Nous savons bien que ce type de management est organisé et qu’il n’est pas animé par de bonnes intentions, mais attention, ceux qui restent n’effacent pas l’ardoise et si le dialogue social ne peut pas se faire ou n’aboutit quasiment jamais, les collègues adopteront d’autres méthodes plus frontales. Là aussi, ce n’est dans l’intérêt de personne.

Pour en venir plus précisément à la praparation de la rentrée et aux documents, nous rappelons que nous partions d’une base très basse avec un H/E départmental vraiment insuffisant. Et cette année, c’est en lycée que la note est particulièrement salée. La mobilsation exceptionnele de 5 lycées toulousains, Joséphine Baker, Berthelot, Toulouse Lautrec, Déodat et les Arènes, qui vous ont sollicité montre bien le problème. A cause de la réforme Blanquer, des effets de seuil sont franchis un peu partout et là on supprime une spécialité, ici on ne dédouble plus en secondes, ailleurs on fait des langues vivantes à 36, on éradique les langues anciennes ou on ne réduit plus les effectifs en STMG etc ; les équilibres fragiles des dernières années semblent exploser un peu partout, même dans les établissements qui n’ont pas eu recours à la grève bien sûr. Les modifications que vous apportez dans le document ne corrigent pas grand chose et les conditions d’enseignement en lycée se dégradent vraiment.

En LP, le parcours différencié est quant à lui une réussite. Une réussite d’absentéisme des terminales et de décrochage scolaire pour les niveaux de 1re et de seconde ; en effet, non content d’avoir échoué à la fameuse reconquête du mois de juin, nous avons aussi perdu le mois de mai avec la démobilisation des élèves engendrée par des emplois du temps décousus dus aux convocations diverses de leurs professeurs pour faire passer et corriger les examens. Comment pouvait-on croire que les élèves de lycée professionnel resteraient plus assidus que leurs homologues de lycée général avec l’avancée des examens ? Là aussi, en experts que nous sommes, nous avions alerté mais en vain encore une fois. Dans les établissements, les collègues ont témoigné d’une belle désorganisation et d’une terrible incompréhension face aux mépris de notre ministère et tout cela pour un fiasco de 5 semaines.
Mais le projet de société voulu par notre président pour 1/3 de nos jeunes n’est pas de les réconcilier avec un système scolaire qualifiant et émancipateur ; au contraire, il est de les en exclure le plus rapidement possible pour combler le manque de main d’oeuvre, avec ou sans diplôme, d’ailleurs, avec une orientation choisie ou subie... peu importe...

Pour conclure, face à ce tableau sombre, on pourra toujours nous opposer notre posture de syndicalistes toujours négatifs, et finalement ça arrange certains, mais le vrai problème est de savoir si on a tort ou si on a raison et que chacun, à son niveau et dans sa posture puisse admettre qu’au niveau départemental on puisse au moins régler certains problèmes comme, par exemple, celui des souffrances au travail à cause du management toxique.
Merci pour votre attention.